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Le miscanthus gagne du terrain

Pour implanter du miscanthus, « il suffit d'avoir des terres adéquates, similaires à des terres à maïs », estime Alain Jeanroy, président de France Miscanthus.

Les surfaces de miscanthus sont à la hausse, dans un contexte où se développent de nombreux débouchés. Les contrats « starter » constituent un filet de sécurité intéressant.

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Les surfaces françaises de miscanthus ont augmenté de 12 % par an en moyenne ces cinq dernières années, d’après l’interprofession française du miscanthus (IFM). Elles ont plus que doublé depuis 2017, atteignant 11 459 hectares en 2024 (+ 878 hectares en un an), dans 2 648 exploitations. L’IFM estime qu’elles couvriraient 12 600 hectares en 2025.

Litière animale

Les parcelles sont majoritairement situées au nord de la Loire, là où des débouchés locaux se sont constitués historiquement ; en particulier autour des usines de déshydratation qui brûlent cette biomasse. Plusieurs projets de chaufferie, par exemple en Alsace, ont aussi impulsé des dynamiques locales. « Historiquement, les zones intermédiaires se sont assez peu intéressées au miscanthus, précise Alain Jeanroy, président de France Miscanthus. Mais cela commence à percoler un peu partout. »

Le miscanthus est une plante légère qui se transporte assez mal : il lui faut une utilisation locale. (©  Hélène Parisot/GFA)

La filière note depuis quelques années un développement dans d’autres régions, en particulier dans le sud-ouest, en lien avec l’aviculture. C’est d’ailleurs l’utilisation en litière animale qui est désormais majoritaire en France : 52 % en 2021, contre 30 % en 2014. Selon l’IFM, cela résulte en grande partie du bouche à oreille entre éleveurs, qui y trouvent notamment leur compte économiquement.

La part du miscanthus utilisé en combustion est quant à elle passée de 60 % en 2014 à 20 % en 2024, et celle pour le paillage horticole de 10 % à 25 %. D’autres débouchés sont en cours de développement, notamment celui du paillage des vignes, de la production de bioéthanol de deuxième génération, des produits biosourcés, ou encore des biochars.

« Presque partout en France, il y a différentes voies pour pouvoir démarrer dans la production, soit de façon indépendante, soit dans des structures organisées », indique Cyril Cogniard, président de l’interprofession. Cela peut se faire avec l’appui de contrats « starter ». Ces derniers assurent la reprise de la marchandise sans obliger l’agriculteur à la livrer en totalité. C’est un filet de sécurité apprécié par les producteurs, qui trouvent en général rapidement des accords avec des éleveurs à proximité et gèrent ensuite eux-mêmes leur vente.

À proximité des captages d’eau potable

Les Agences de l’eau appuient de plus en plus la plantation de miscanthus dans les zones de captage d’eau potable. La plante présente en effet de nombreux intérêts écologiques. En dehors de l’implantation, aucun produit phytosanitaire ni engrais n’est appliqué. La biomasse étant exportée, elle a un intérêt pour lutter contre les pollutions aux nitrates.

Le miscanthus est également un atout pour lutter contre l’érosion : elle offre un couvert végétal tout au long de l’année, avec des racines profondes. La plante est par ailleurs reconnue depuis 2018 comme surface d’intérêt écologique (SIE). Dans la prochaine mouture du label bas carbone grandes cultures, le carbone stocké par la culture devrait être comptabilisé, avec un effet rétroactif sur 2024.

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